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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 09:24

philippe delermDelerm live

 

Note de concordance : 6,5/10

 

Le hasard, je vous assure ! Le hasard ! Ah je vois à votre rictus que vous ne me croyez pas... Bon d'accord, j'avoue, cette Bande Originale de Livre est bien davantage dictée par la réunion de famille Delerm que par la cohérence entre les deux œuvres. Et pourtant, comme il parait que la nuit tous les chiens ne font pas des chats gris, j'aurais été chagrin de ne pas trouver des liens entre le livre du père et le disque du fils !

 

Mais quel disque choisir ? Je les ai tous écoutés en boucle, associés à des moments de vie - "Kensington Square" fut un album de chevet, "Les piqûres d'araignées" me renvoie en aller-simple au soleil, etc. La bande n'est plus vierge ! Reste ce "Favourite songs" cocasse, estomaquant live intégralement constitué de duos (ou + si affinités) que j'avais moins approfondi, malgré le prestige des invités. La lecture du papa en était l'occasion.

 

"Quelque chose en lui de Bartleby" parle d'un homme ordinaire qui veut le rester. Un de ces hommes simples qui ne souhaite ni briller, ni avoir son quart d'heure de célébrité wharolien. De banal il veut passer à banal. Ca lui va bien d'être lisse. C'est moins compliqué. Ca glisse mieux.

Seulement Arnold Spitzweg, comme tout le monde, a un talent ou une particularité : il ne s'ennuie jamais, sait s'émerveiller des petits détails, et écrit bien. Lorsqu'il découvre l'univers des blogs, il partage sa vision très personnelle de Paris sur internet. Et son blog buzze.

www.antiaction.com (le site existe vraiment... mais n'a rien à voir !!) touche les internautes. Les choses sont sur le point de changer...

Rester banal ?

 

La plupart des "favourite songs" collectées à La Cigale fin 2006 sont des reprises. Même s'il est malaisé de saupoudrer un roman de musique live (les applaudissements et les commentaires vous extirpent de la lecture assez abruptement), le choix des chansons de Vincent Delerm, lui-même un homme discret et charmant, se love dans l'histoire du blogueur non-affirmé. Sur son fil mélancomique, Vincent traverse son chemin de la chanson française, d'Anne Sylvestre à Benjamin Biolay en faisant un crochet chez ses potes du label Tôt ou Tard, et en se retenant à la tignasse de Souchon.

On entend régulièrement la jubilation dans la voix fragile du pianiste, lorsque son invité surprise arrive sur scène pour offrir à un public conquis des versions tendres, drôles, épurées et fraternelles de chansons que je qualifierais de la même façon que le timbre de Vincent Delerm (je vous laisse remonter le fil de la phrase, car je n'aime pas les répétitions dans un texte).

Parlons-en d'ailleurs de cette voix qui fait tant railler : Delerm a la voix du Grand-père Simpson ? Oui un peu. Mais il s'en sert de mieux en mieux. Et surtout, elle est l'empreinte de ses chansons ; je ne vois pas qui pourrait chanter mieux ces morceaux de vie en musique. Pas une grande voix, mais un cachet. 

 

En parlant de cachet, j'espère qu'il n'a pas eu à payer tous ces artistes ! Yves Simon, Philippe Katerine, Peter Von Poehl, George Moustaki, Jeanne Cherhal, Renaud, Valérie Lemercier... On sent trop de complicité entre eux pour y croire. De la joie, de l'émotion, de la décontraction ! Quand le demi-dieu Neil Hannon de The Divine Comedy vient faire l'effort de chanter en français, on l'entend même lancer un "shit !" d'avoir écorné une strophe de "Favourite song". Le pianiste s'interrompt, les sourires prennent le relais, mieux que des notes.

 

De nombreux titres marchent sur les mêmes plates bandes que le roman du père, mais celui qui vogue le mieux sur les errances de quartier de Philippe Delerm (enfin de son personnage, Arnold Spitzweg. Enfin c'est pareil, non ?) est forcément "Les gens qui doutent" repris avec Jeanne Cherhal et Albin de la Simone, splendide hommage d'Anne Sylvestre à ceux qui n'ont pas l'assurance aux dents blanches, aux sensibles qui s'ensablent dans leurs blessures, aux timides qui sourient même quand on les emmerde, à ceux qui n'osent ni ne posent.

J'aime à penser que Spitzweg, ce petit bonhomme intègre au regard absorbant, qui prône sur son blog la paresse et l'observation des brindilles de la vie, écoute en boucle cette chanson. Qu'il pense à son amour ratée adolescente sur ces quelques vers.

 

Léger comme les balades de l'écrivain.com de squares en squares (on croise dès la première page le square Carpeaux, cité par Delerm-fils dans l'album "Kensington Square" - Argghh, pour quelqu'un qui n'aime pas les répétitions !), "Quelque chose en lui de Bartleby" est un livre court et attachant sur l'anonymat.

Philippe Delerm colle ses vignettes collectionnées au fil des jours, des faits du monde faits de rien, des petits zooms sur les gestes qui trahissent les sentiments... Toute une palette de finesses transmise à son fils Vincent qui a dans les gènes et les mots la même acuité.

Quand le père feuillette les petites choses de la vie, le fils effeuille le quotidien.

 

p. delerm à Parisv delerm assis

 

Une spéciale dédicace aux membres du club FES :

http://www.youtube.com/watch?v=qM1XxVZH-I0

 

Vous n'alliez pas échapper à Biolay, faut pas rêver !

http://www.youtube.com/watch?v=vz28gyZqyV8

 

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commentaires

L
<br /> Très bel article, drôle et faussement léger... ou comment enchâsser sa fragilité lumineuse, sa délicatesse, dans une critique malicieuse et si juste... Tu fais partie de cette élégante famille,<br /> sans aucun doute...<br /> <br /> <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Merci, ça me touche...<br /> <br /> <br /> <br />

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