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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 08:31

ouragan-gaude.jpgdonald byrd

 

 

Note de concordance : 8/10

 

Je me souviens de ce voyage à la Nouvelle Orléans que je n'ai pas fait.

 

C'était pendant Katrina. La tempête a fait rage et je n'y étais pas.

Mais les odeurs d'égouts et la tristesse sont à présent remontées. Les immeubles qui craquent m'ont assourdi. Le vent funeste du livre de Laurent Gaudé...

"Ouragan" est pourtant à vingt mille lieues sous les flots de vouloir reconstituer la catastrophe. Ni témoignage, ni précisions, ni topo topographique : il se contente de nous raconter la tragédie à travers les destins d'une poignée de personnages. Des gens blessés, qui ont déjà de méchantes tempêtes intérieures à gérer.

 

Comme je venais de découvrir Donald Byrd via "A new perspective", c'est tout à fait naturellement que les cinq longs morceaux qui le constituent ont accompagné les pas de ces personnages dans la tourmente. Enregistré en 1963 sur le mythique label Blue Note, cet album relève le défi d'incorporer un orchestre de choeurs gospel à un septette jazz. Il en émerge bien + qu'un exercice hard-bop. On traverse une stratosphère de mélancolie délestée par des chants divins, pour atteindre les monumentaux soli de trompettes de Donald Byrd, jamais trop lourds, jamais trop longs, ne cédant jamais à la tentation de l'ostentatoire. Tout est affaire d'équilibre. Les morceaux jouent en outre les funambules sur ce fil qui sépare le renoncement de l'espoir. 

 

Les héros d'"Ouragan" ont le blues, et ils prennent ce même chemin, à l'image de Josephine Linc. Steelson, "négresse depuis presque cent ans" comme elle le scande de bout en bout du livre. Vieille femme digne, ses coulées de désillusions luttent contre les digues de son orgueil. Elle refuse de quitter sa maison et demeure dans l'oeil du cyclone ; plus à quelques crachats près ! Quelle meilleure introduction musicale pour cette femme qu'"Elijah", prière désinvolte ?

Le rythme déchaîné de "The black disciple" convient à merveille aux paumés évadés de prison, et les bouleversantes retrouvailles contrariées d'anciens amants doivent se faire sous la chaleur de "Chant".

 

La sculpturale complexité musicale d'"A new perspective" se retrouve dans la construction d'"Ouragan" : certains personnages se racontent à la première personne, d'autres à la troisième. Mais les destinées s'emmêlent et Gaudé enroule ses phrases, désarticule la forme, charrie des tours de forces stylistiques et embarque ces femmes et ces hommes dans des paragraphes qui ont tout d'un solo instrumental au vent mauvais. Virtuose tourbillon.

 

Le chef d'oeuvre absolu, l'âme de ce grand disque, c'est "Cristo redentor", qui pourrait être considéré comme le thème principal de cette B.O.L. (Bande Originale de Livre, pour ceux qui ne suivent pas, mais à qui je souhaite la bienvenue). A la fois marche funèbre lumineuse, révolte contenue de tout un peuple, abandon et espérances aveugles, courage et désolation, cette symbiose musicale et spirituelle épouse la complainte de nos héros déchus qui, face au chaos, déterreront des ressources inespérées.

 

Vous n'oublierez pas le regard fier de Josephine Linc. Steelson. 

Quand j'écoute Donald Byrd, elle est là. Devant moi.

 

Je me souviens de cette femme Noire que je n'ai pas rencontrée.

 

 

Interdit de ne pas écouter :

http://www.youtube.com/watch?v=Y5ujEFsaInk&feature=related

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 09:17

Vargasmurat charles et leo 

 

 

Note de concordance : 5/10

 

Deux grandes gueules.

L'une, Vargas, écrit des petits bijoux policiers et gueule après les politiciens sourds aux plaintes de la Terre.

L'autre, Murat, écrit des chansons à un rythme défiant l'entendement et gueule après la bêtise des médias dès qu'il se trouve sur un plateau télé.

 

"Charles et Léo" s'est toutefois imposé à "L'homme à l'envers" pour d'autres raisons, obscures. J'ignore quel rapport il peut y avoir entre ce disque, adaptation en musique des "Fleurs du mal" inachevée en son temps par Léo Ferré, et cette aventure du commissaire Adamsberg (ou + véritablement de la femme qu'il aime) dans un road-movie montagnard à la poursuite d'un tueur.

Pourtant, pendant le temps-mort nerveux d'un contrôle technique de ma bonne vieille voiture, mes oreilles se sont arrêtées sur cet album et ont lancé la fameuse balise "eurêka" : c'est la Bande Originale du roman que tu as dans les mains ! D'accord, d'accord. Et ce fut une assez bonne B.O.L.

 

L'orgue un peu suranné qui traverse à pas lents les douze coups de "Charles et Léo", sobre, a quelque chose des vieilles maisons de villages avec vue sur le clocher. Lorsqu'une guitare se risque à s'introduire dans un morceau, ses rares accords évoquent de larges contrées, des paysages intimidants. Les notes jouent à l'ascèse musicale... Les incursions de l'harmonica font appel au solitaire voyageur qui panse ses pensées usées de quelques mélopées... pourquoi pas un vagabond. Ou bien un berger.

 

Nous avons un berger qui s'ennuie dans le roman de Fred Vargas. Qui s'ennuie de ses chèvres ! Le Veilleux. Personnage le + attachant de cette histoire qui doit avoir quatre même phrases à son compteur sur tout le livre (dont le fameux  "gaffe, il est piégeux" pour décrire son blanc sec), Le Veilleux a besoin de parler à ses brebis par téléphone pour les rassurer !  C'est lui qui est égaré. Il a entraîné sur les routes alpines sinueuses Camille (seule apte à conduire un camion) et le fils d'une amie assassinée pour rattraper le tueur-en-série-garou qui a sévi dans son village et qui dresse un jeu de paume où l'on se piste - euh non, plutôt l'inverse. Place alors à une enquête qui, comme toujours chez Vargas, s'accompagne de dialogues punching-balls, de personnages improbables, d'indices qui rebondissent sur des doutes. Puis viendront les pérégrinations futures intérieures du subjectif commissaire Adamsberg, qui intervient + pleinement en fin de parcours.

 

On ne peut pas vraiment lâcher ce livre. Il est magnétique. On veut savoir. On veut tacler le coupable au coin d'une page. Découvrir si l'on est dans le fantastique ou le réel. Baigné dans les légendes rurales et noyé dans le mystère, on veut regagner la surface avec en main la vérité brandie comme une victoire !

 

Un vent froid souffle sur les champs musicaux du clermontois. Les chansons épurées sentent le refuge, la cendre dans l'âtre, la balade en montagne, le feu de camp réparateur. Ce disque compact doit sa densité aux harmonies utilisées plusieurs fois dans les compositions de Ferré et à l'économie des instruments. On connaît vite cet album, on s'y sent vite bien. On s'y glisse. Sous le duvet des mots de Baudelaire, la volupté nous enrobe. La voix chaude de Murat ajoute une couche. Morgane Imbeaud, la belle étoile de Cocoon, appose un peu de soie lorsqu'elle nous borde de ses choeurs.

 

Alors bien sûr, l'humour jubilatoire de Fred Vargas peut paraître éloigné des mélodies austères de Murat empruntant la voie Ferré. Fuyant les clichés comme la peste au point de donner des éclairages délirants à ses scènes, l'auteure est à l'orée du rocambolesque. Dans le contexte de la réintroduction des loups dans le Mercantour, elle instaure malgré tout une ambiance de superstitions nocturnes, de peurs ancestrales latentes, et revisite le mythe de la Bête du Gévaudan. Les angoisses sont relayées par quelques partitions aux atours un brin sinistres de "Charles et Léo".

Les textes de Baudelaire, intouchables, pic de la poésie, claquent sous la langue. Le tanin fort et le palais charnu. Le verbe de Vargas est évidemment bien moins long en bouche, mais la romancière fait preuve d'une gouaille et d'un plaisir des mots qui ne brisent pas l'harmonie de ce mariage éphémère.

 

Le lien Toitube qui va bien :

http://www.youtube.com/watch?v=Kg1HyWpp938&feature=related

 

 

Les fans de Murat trouveront leur maître, qui a écrit cet article : 

http://blog.fnac.ch/?p=4360

 

 

 

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 07:24

cover-ayamayra andrade navega

 

Note de concordance : 8/10

 

 

Les tensions actuelles en Côte d'Ivoire me peinent sincèrement, et me poussent à vous parler dès aujourd'hui de cette chouette copine : Aya.

Comme toujours dans les médias européens, on sert l'Afrique sur nos tables à manger opulentes, exclusivement sous le prisme éprouvant de la famine et de la guerre. Culpabilise petit blanc ! Et estime-toi heureux d'avoir un toit, un boulot à 130%  et de quoi acheter des pâtes arôme micro-ondes. Manges-y ton bon Zapetti (la liaison ne marche pas pour votre jeu de mot les mecs, votre marque ne donnera jamais envie !). Et télécharge une applicacon. Et assure-toi chez MMA, zéro tracas... Mais ta gueuuule !

 

L'Afrique c'est autre chose que ce grand épouvantail du 20h00. "Aya de Yopougon", c'est le visage insouciant de la Côte d'Ivoire, le quotidien d'une petite ville des années 70 et de ses habitants. Les premiers émois amoureux, les séductions maladroites, les petits mensonges, l'extra-polygamie et ses conséquences, les grandes joies Vs. les petites tracasseries, etc.

Guère de guérilla, carence de famine. En six tomes, Marguerite Abouet nous raconte à travers la jolie Aya sa propre jeunesse plutôt heureuse, avec des dialogues imagés qui feraient passer les couleurs clinquantes de son compagnon dessinateur pour fades ! Pas des mots pour palabrer gros français compliqué, des mots qui décalent, dêh ! (NdT : pas un langage soutenu pour se prendre la tête, des mots qui dansent, voyons !)

 

Les textes et les couleurs font la fête. Autant le faire en musique ! Le Cap Vert est un archipel ouest africain, ancienne colonie du Portugal. Sa richesse, c'est ses musiques. Un coffre à trésors de rythmes, les percussions abondent, les mélodies débordent, les chansons poussent sur les arbres. Et cet Eden, personne ne le chante mieux que Mayra Andrade (même pas la Comtesse aux pieds nus). Ambassadrice des traditions musicales de son pays de coeur, elle conte la vie de Cabo Verde avec une poésie lumineuse. "Navega", son premier album, est une barque à la charpente acoustique. Elle glisse sur les flows d'une voix vaguement voilée, délicieuse fêlure. D'îles en îles, Mayra prend dans ses filets toutes les influences et les redonne gorgées de soleil. Harmonies chaloupées aux reflets brésiliens, au loin... Mêmes ses nuits scintillent, sur les vagues de la morna...

Afrique tranquille. Afrique insouciante.

 

Qu'il est agréable de filer de cases en cases, de carmins en ocres, enrobé des motifs de "Navega" cousus de bossa, afro et jazz. Les mots, pleins, savoureux, s'embrassent. Les amis d'Aya également, et + car affinités ! Aya, c'est la sagesse incarnée, et tout le monde sollicite ses conseils. On se demande toujours si ses frêles épaules et son long cou supporteront les embrouilles journalières des gens de Yopougon, de ses amies irréfléchies. Les histoires simples, les chassés-croisés-cadencés, sont tressés par des dessins aux traits fins, naïfs, légers, effleurant la caricature pour souligner l'humour des dialogues. Fréquemment, une pleine page ponctue le récit et déverse ses couleurs. Coup de soleil sur la palette.

 

aya pleine page

 

Ces dessins sont si chantants, si remplis de musique qu'on ne sait plus qui fait la Bande Originale pour l'autre. Aya et Mayra, deux cousines, deux correspondantes qui s'écrivent leur vie, leurs malheurs et leurs rencontres. L'une touche par son charisme digne et son entourage saugrenu (qui pense beaucoup à faire ploco-placa - NdT : oh arrêtez, vous avez très bien compris !), l'autre charme avec ses mélodies galbées (franchement, qui résisterait à l'intro espiègle de "Dimokransa" ? A la nostalgie réfrénée du refrain de "Dispidida" ?). Elles jouent en choeur un batuque éclatant.

Tout n'est pas rose en Afrique ; mon dieu non ! Mais il faut dire merci à ces femmes qui nous débarrassent des idées reçues resucées par nos spécialistes des lieux communs. Qui nous donnent autre chose à voir, nous ouvrent d'autres fenêtres.

 

Bye-bye clichés

 

En souhaitant que les paroles engagées de Mayra Andrade porteront bonheur aux ivoiriens :

http://www.youtube.com/watch?v=wayZq_lQMFY

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 07:19

sac d'osREM Up

 

Note de concordance : 6,5/10

 

 

Dilemme.

Est-ce que je dois ici réunir les œuvres qui me semblent calibrées l'une pour l'autre, ou parler de mon expérience de lecture, quand bien même ne s'avérerait-elle pas aussi pertinente ?

Bon, laissons les tiraillements cornéliens à nos ancêtres, on va trouver un compromis. On n'est pas des sauvages.

 

Idéalement, je pense que la moiteur de "Is this desire" de PJ Harvey colle pleinement à "Sac d'os". Les tableaux de femmes en clair-obscur de la chanteuse, la basse quasi tribale, les flirts vaudous, et les évocations de rivières ou de jardins gothiques tendent vers l'atmosphère lente et pesante du livre de Stephen King.

 

pj harvey

 

Seulement voilà, j'ai confié la Bande Originale du Livre à R.E.M. et je ne peux plus revenir en arrière. "Up" reste maintenant pour moi la bande-son de ce long roman poisseux et fascinant dont l'intrigue s'écoule entre drame, enquête et fantastique.

 

Mais pas d'inquiétude, ces deux entités ont bien des points communs. Dont la + étonnante est celle que je viens de découvrir...  à l'instant !  Je voyais déjà un lien fort entre le deuil d'un écrivain veuf et le groupe R.E.M. amputé d'un membre. Il se trouve qu'en +,  la femme de Michael Noonan meurt dès les premières pages d'une rupture d'anévrisme (j'avais oublié ce détail !). C'est précisément ce qu'a subi Bill Berry, batteur du groupe, qui a survécu mais décidé alors de jeter l'éponge rock en 1997. Un petit clac pour un grand spleen : le groupe réduit au trio a beaucoup souffert de cette mutation et a dû réapprendre son art dans la douleur. "Up" est un disque malade. De la rééducation. Tout remettre à plat et se passer de batterie, puis transformer le handicap en avantage. L'usage intelligent et intemporel des boîtes à rythmes sera la clef.

Notre personnage d'écrivain quant à lui ne noircit plus une page. Il se réfugie dans sa maison de campagne perdue au bord d'un lac du Maine, en quête de résilience et d'inspiration. Remettre à plat...

 

Cette extirpation marécageuse de la détresse passe par des événements troublants : Mike sauve une petite fille attachante, les magnets du frigo prennent leur indépendance, une chanteuse de blues disparue aurait encore quelques couplets à scander, un énigmatique voisin grabataire s'acharne sur sa belle-fille... Doucement, les histoires s'entrelacent. Ce roman, à juste titre considéré comme une des pièces maîtresses de King, échappe totalement au grand guignol horrifique bien que l'air, omniprésent, véhicule des graines malsaines dans ce récit ; "You're in the air" chante Michael Stipe de R.E.M.

 

Une bonne moitié des titres de "Up" peut prétendre à hanter le roman de Stephen King, « Diminished » en tête avec ses paroles adéquates.  Privé de batterie, le groupe trouve refuge dans les sons synthétiques. Inspirés par Brian Eno, ils suspendent ces bruits en toile de fond, de-ci de-là, contenus, inattendus, orgies d’orgues, résidus de guitares, notes parasites, larsen arsenic. Le Fantastique émerge subtilement. Les plaies cicatrisent.

 

Les touches de mystères que distille Stephen King tout au long de son roman pour troubler l'ambiance, sont tout aussi admirables, dignes d'un retour à Manderley... Les femmes - ou leurs fantômes ? - sont les vecteurs des secrets qui ne demandent qu'à repousser... Mauvaises herbes... Un titre inquiétant comme "Suspicion",  avec ses mélodies organiques entêtantes et les rumeurs du xylophone, est un engrais pour les histoires enfouies.

 

La renaissance d'un homme, de secrets, d'un groupe... tout s'élève en même temps dans ma tête étourdie. La B.O.L. de "Sac d'os" était jusqu'ici mon secret intime. Mais tout finit par ressurgir...

 

 

La chanson qui ferait un bon générique :

http://www.youtube.com/watch?v=lEuVSlfh4IM

 

 

Et le site ultime pour les fans de Stephen King, toujours à jour et incontournable :

http://club-stephenking.fr/index.php?lng=fr

 

 

 

 

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 21:46

lac né en une nuitair

 

Note de concordance : 8/10

 

C'est un petit livre, de moins de cent cinquante pages dont je vais vous parler. Je n'aurais sans doute pas eu le courage de me lancer dans la lecture d'un pavé contant des histoires vietnamiennes ; déjà que j'ai du mal avec l'intouchable Wong Kar-Wai ! Mais ce petit poche confortable à la couverture attirante donne envie de se tremper dans ce fameux lac.

 

Découvrant rapidement que ces nouvelles étaient très courtes, et face au poids dérisoire du livre, un sentiment de légèreté m'a immédiatement transporté jusqu'au disque "Pocket symphony" de Air. Jamais une note en trop, une production toujours en apesanteur, le duo versaillais s'imposait pacifiquement. Leur cinquième album faisant appel à des instruments asiatiques comme le koto ou le shamisen (une sorte de cithare. A savoir que je viens de vous épargner une fastidieuse leçon d'histoire qui avait pour but de mener à un jeu de mot avec "si tôt". J'espère que tu apprécies, Ô Lecteur !), ce disque pose de bien belle manière ses ailes sur "Le lac né en une nuit, et autres légendes du Viêtnam".

 

"Epuré" est sans doute le mot le + juste pour qualifier les petites histoires qui scintillent, une par une, racontant sans fioritures inutiles, sans détails vains, sans descriptions superficielles, sans user de super ficelles, des légendes et des vies. En six ou sept pages, les corps changent, les coeurs souffrent, les batailles grondent, la mort frappe... non, le mot est trop fort ! La mort attrape.

Car tout est finesse ici. Pas une délicatesse de précieuse ridicule, mais celle de l'éphémère qui s'entrecroise avec l'éternel. Où l'on apprend comment les traditions sont nées, dans quel berceau poétique elles ont grandi. Comment les choix modestes d'un jeune prince dépassé ont laissé des traces culinaires jusqu'à aujourd'hui. Pourquoi la mer est salée. Pourquoi les moustiques en veulent à notre sang. Pourquoi on chique certaines lianes de la forêt.

Et toujours, comme terreau de base, la simplicité, la loyauté, le dénuement.

 

Ce sont des bases qui pourraient aussi s'appliquer à Air, dont la ligne de conduite ou de fuite, au choix, demeure inchangée depuis "Moon Safari" : arrangements cotonneux, mélodies limpides, electro éthérée. Le voyage s'étend vers les rives de l'Asie, jusqu'au Soleil Levant ("Mer du Japon", évidemment). Après la french-touch, la japan-touch. Mais le son sec du shamisen et les arpèges légèrement dissonants du koto m'évoquent tout autant l'Asie du sud-est.

 

Le charme nu et touchant des courts récits est naturellement habillé par ces morceaux aériens. Une volée d'envolées spectrales synthétiques ponctue les chansons, parfaits moments pour annoncer l'arrivée des nombreux esprits ou génies qui peuplent ces légendes rurales.

Il y aussi quelque chose d'aquatique dans les variations flottantes de "Pocket symphony" ; sur "Night sight" les nappes de synthé se déforment comme l'eau joue avec les volumes, tandis que ses notes se répètent, ondes circulaires. Des gouttes tombent sur "Mayfair song", qu'on entend, sous la surface... Et les personnages des nouvelles gravitant toujours autour de l'essentiel, ils sont souvent amenés à pêcher, à naviguer, à traverser rivières, lacs et mers. Il n'y avait pas la stéréo sur leurs jonques ? Dommage, sinon ils auraient sans aucun doute écouté Air...

 

Et voilà, je m'aperçois que je suis allé à l'encontre de ce mariage de pureté en étalant des mots, bien trop de mots, pour le décrire. Tout aurait pu être dit dans un bon vieux haïku !

 

Larme sans iris

Suspendue au roseau clair

Où chantent les légendes

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=kahs0ID5fYo

 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 22:43

le livre sans nom  Narrow Terence Narco Corridos

 

 

Note de concordance : 9.5/10

 

Ce soir j'ai vu Machete. Prolongement cinématographique assez acceptable quand on a envie de rester dans l'univers du "Livre sans nom". On a dit de ce livre anonyme que Tarantino pouvait se cacher derrière cette plume, tant les éléments de son cinéma sont présents : des moines kung-fu, des tueurs psychopathes, des gardes du corps violents et débiles, des chasseurs de primes débiles et violents, des filles sexy, des seigneurs des ténèbres, Elvis, et un homme à capuche version moderne de l'homme sans nom incarné par Clint Eastwood. Manquent plus que quelques nazis et des battes de baseball...

Evidemment, Tarantino ne se serait pas abaissé à se parodier, il s'occupe déjà des 70's et de la blaxploitation. En revanche, si l'écrivain n'est pas un fan, alors c'est que Tarantino a un frère jumeau caché. Et timide.

 

La chance m'a souri. J'ai acheté l'album de Narrow Terence à l'arrachée, sur la foi d'un demi morceau, il y a bien 9 mois. Puis je l'ai oublié sous une pile d'autres disques sans même l'écouter. Les premières pages du livre, dans un bar miteux rempli de types pas si bullaires, m'ont ramené à cette pochette assez comique : un mariachi entouré de cadavres de trafiquants, l'argent sale encore chaud depuis que la poudre a parlé.

Play.

Et là ce fut une évidence : "Narco Corridos" est la parfaite Bande Originale du Livre sans nom ! Dès les premiers entrecroisements de guitare, batterie et violons et leur rythmique chicanos, tout était là. Un train pour Santa Mondega. Non, la machine à télétransportation de Monsieur Spock.

 

Narrow Terrence est le projet de deux frères dont l'un à une voix qui ferait passer Tom Waits pour une chanteuse canadienne. Or la récurrence des personnages du livre est que presque tous ont une voix "rocailleuse". On s'y croirait. Chaînon(s) manquant(s) improbable(s) et pourtant solide(s) entre Yann Tiersen et Queens of the stone age (dont le "Songs for the deaf" aurait ici pu faire une excellente B.O.L.), les petites musiques de chambre folk succèdent ou deviennent de gros morceaux stoner. Les riffs incendiaires cherchent à massacrer les mélodies enjôleuses de violons, vainement.

Et oui, il en va de même chez l'auteur anonyme : ses personnages de brutes trouvent toujours + fort, pas forcément face aux muscles. Les va-et-vient des très nombreux protagonistes qui se chassent dans une course au trésor contre le temps donnent un rythme bigarré au livre. La montagne russe de "Narco Corridos", des ballades les + enivrantes (Alcohol, You made the sea, How she ruined my day - joyau, ou + justement Oeil de Lune de l'album) aux hystéries caverneuses tex-mex (Wet dead horses, Bottom bitch) en passant par les terres indés (The Hole), suit naturellement les contours de cette série B à tendance Z.

 

Cet espèce de western fantastique littéraire fourre-tout n'est pas un grand livre mais une oeuvre décontractée et plaisante, une boîte à surprises qui retombe à peu près sur ses pattes alors que le jeu de massacre semble voué au n'importe quoi. La surenchère de flingues qui se croisent et tiennent en joue, marque de fabrique de Tarantino ; le nombre de personnages qu'on croit devenir principaux et qui nous désorientent en partant en fumée ; les scènes racontées de différents points de vue (tiens, on n'aurait pas vu ça dans "Jackie Brown" ?)... tout cela fait la sève jouissive du roman.

Narrow nourrit de + hautes ambitions, narre des histoires + profondes. Mais qu'importe. Ce gracieux numéro d'équilibriste entre puissance et finesse impressionne, et les gènes mexicains des compositions s'appliquent à merveille au capharnaüm de Santa Mondega.

 

Je ne sais pas ce qui me retient de mettre une note de concordance de 10/10 ! Si vous lisez ce roman après avoir lu cette rubrique, je vous interdis formellement de le faire sans "Narco Corridas" en toile de fond. Sinon je bois un bourbon et je me fâche !

 

Et un petit exemple plutôt sage mais représentatif du disque :

http://www.youtube.com/watch?v=CFpuUAo2qLA

 

 

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 22:31

 

blacksadcatherine russell

 

 

Note de concordance : 9/10

 

Une bande dessinée peut tout à fait avoir sa B.O.L. Comme l'oeuvre est normalement lue + rapidement, le disque aura moins le temps d'imprégner les oreilles, et l'idéal est de découvrir le disque en même temps que la BD. L'impact en sera augmenté, d'après mes calculs savants, de 39,7%. 

 

Le tome 4 de Blacksad s'intitule "L'Enfer, le silence". Le détective au visage félin va s'immerger dans les quartiers jazz de La Nouvelle-Orléans, au coeur des années 40. A priori cette ville bouillonnante a tout pour plaire à Blacksad qui rapproche dès les premières pages le silence de l'enfer (comme je suis d'accord...). Mais ses notables véreux, ses travers, ses magouilles, les ravages de la drogue, et même le vaudou vont sévèrement compliquer l’enquête du gentlecat.

 

Entre un bon disque de death-metal hardcore et du jazz, j'ai curieusement opté pour la solution 2, avec le troisième album de Catherine Russell. Cette new-yorkaise - dont le père, directeur musical de Louis Armstrong, a longtemps vécu à La Nouvelle-Orléans - a été choriste pour David Bowie, Paul Simon, Rosanne Cash et bien d'autres avant de se lancer en solo. Son timbre d'alto porte, transporte, cet album aux arrangements variés et d'une richesse digne des dessins de Guardino. Les alternances de cuivres, de piano, de morceaux presque cajuns où le banjo se marie à un violon coquin, les quelques incursions blues et l'équilibre des soli composent la mosaïque de ce grand disque de jazz rétro dont on ne se lasse pas.

Cette production prestigieuse introduit parfaitement le casting foisonnant de Blacksad. La faune urbaine dessinée avec un génie auquel on ne s'habitue pas pullule dans la ville berceau du jazz. Les personnages traînent leurs gueules (dans le sens cinématographique du terme) dans les vieux bouges, les clubs, les rues du Vieux Carré et ses impasses voisines + louches, les clubs, les quais, les tramways, les clubs, ...

Guardino réalise souvent des doubles pages avec une couleur dominante. A ces ambiances splendides, le swing d' "Inside this heart of mine" donne une dimension supplémentaire. Ecoutez "Quiet Whiskey" en déshabillant la page 4 du regard ! Passez l'extraordinaire chanson titre au rythme des ballades du héros chez les disquaires de la ville ! Quand le très réussi pianiste Sebastian traîne ces vieux os troubles, la rythmique saccadée de "Slow as molasses" semble écrite pour sa démarche dégingandée. Evidemment, "Troubled waters" et son picking blues s'imposent lorsque Blacksad coule lentement au fond du Mississippi...

 

Dans cette BD, le jazz émane de chaque case, transpire de chaque personnage.

Dans ce disque, les images capiteuses se chevauchent, les couleurs éclatent.

Le Paradis, la musique.

 

Fait assez amusant et dû au hasard, le premier album de Russell s'appelle "Cats". Et on retrouve sur "Inside this heart of mine" un morceau  nommé "All the cats join in" sur des coussinets de trompettes. Ce livre et ce disque sont décidément félins pour l'autre.

 

 

Et comme d'habitude, la séquence "l'eau à la bouche" :

http://www.youtube.com/watch?v=-BNFqx9hKpg&feature=related

 

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 15:28

beigbederla superbe

 

 

Note de concordance : 6/10

 

Pour être franc, j'ai tellement écouté "La Superbe" que cet album est devenu, de façon lointaine, la bande originale d'un bon paquet de mes lectures. Et un peu même la bande originale de mon année 2009. Et 2010.

Mais est-ce cette connexion des longs cheveux à tendance grasse, ou celle des artistes tabloïdés à tendance scandaleuse ? Toujours est-il que c'est le dernier bijou de Benjamin Biolay que j'ai le + écouté en lisant "Un roman français".

 

Certains n'arrivent pas à lire sans silence. Moi c'est le contraire ; mais j'avoue que la langue française est davantage perturbante. Et quand en + il faut laisser en arrière plan les paroles vives et les associations de mots percutantes de Biolay, c'est comme refuser de bouger alors qu'on va se prendre une gauche !

 

"La Superbe" est proche d'un concept album, dont la rupture douloureuse est le sujet central. On semble reconnaître un personnage récurrent qui hante la plupart des 23 chansons, qui s'abandonne après l'avoir été. Cet homme est au fond du trou.

Beigbeder est au trou. Il s'est fait prendre comme un gamin la poudre au nez, le nez sur le capot. Garde à vue. Malin comme un songe, il s'évade dans ses souvenirs enfouis sous une chape de plomb, et puise rien de moins qu'un livre. Peu importe le sujet, pourvu qu'on ait la classe.

Quelques plongées seventies de "La Superbe" (le son de synthé de 15 août, quelques solos de cuivres, ...) correspondent bien aux longues et touchantes énumérations de Beigbeder qui déroule par à-coups ses souvenirs spasmodiques de jeune bourgeois trop protégé. Le retour aux sources, les images du passé, c'est par ailleurs un des points d'orgue du disque de l'année 2009, avec "Lyon presqu'île".

Les humeurs de l'écrivain jet setter l'amènent d'une époque à l'autre, du présent interminable aux images du frère trop parfait, de l'enfance réinventée aux considérations sur l'état des geôles françaises, etc. Cela colle bien au patchwork stylistique du dernier Biolay (on a presque le rythme d'une chanson par chapitre !) qui investit et repeint à ses couleurs tous les genres : pop, chanson, hip-hop, jazz, electro, rock alternatif.

 

Les dernières pages, magnifiques, doivent obligatoirement ricocher sur le chef d'oeuvre "Ton héritage". Car le thème le + élémentaire d'"Un roman français" est la transmission. Et quelle + belle chanson que cette ballade au piano où Benjamin Biolay raconte à sa petite fille qu'il lui lègue par ADN un fardeau de complexes, de défauts, d'obsessions, d'angoisses, mais aussi humblement, discrètement, du caractère et de l'humanité ?

  

 

http://www.youtube.com/watch?v=m-bLZrJJ8zM

 

 

J'ai réalisé tardivement qu'un autre disque pouvait fort bien faire l'affaire pour incarner la Bande Originale d'"Un roman français" : Arnaud Fleurent-Didier "La Reproduction". Ce petit chanteur original et prometteur avait peut-être le cheveu trop court à l’époque.

 

 

arnaud fleurent-didier 

 

 

 

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 11:34

  Nesbo - Le sauveursigur ros - meo

 

 

Note de concordance : 7/10

 

Il neige sur Oslo. Et dans le coeur de Harry Hole, il ne fait pas très chaud non plus. L'inspecteur le plus assoiffé de Norvège traverse une enquête mélancolique dans les arcanes de l'Armée du Salut : un de ses membres les + estimables s'est fait abattre. En pleine rue.

Jo Nesbø met son art de la construction au service du chamboulement émotionnel. La perception des personnages ne cesse par conséquent de changer, suivant le prisme choisi. Le syndrome de Stockholm rôde. Les rebondissements bouleversent. Les ellipses nous narguent : envie de jeter ce bouquin pervers ! Mais il colle comme la neige aux chaussures.

 

Les découpages très cinématographiques de Nesbø (par exemple le chapitre 2 et ses trois histoires montées en parallèle) se prêtent parfaitement au jeu de la Bande Originale de Livre.

 

Mais pourquoi ce disque ?

 

Il fait beau sur cette pochette (tirée des Idiots de Lars Von Trier). Et les gens sont nus et semblent heureux. Libres, loin des dépendances de notre héros. Pourtant, si l'album démarre en fanfare et que les islandais de Sigur Rós ont pris des routes + légères et pop que d'habitude, une douce solennité finit par baigner les chansons dans les mêmes eaux que celles du Sauveur. Les démons éthyliques de Hole aboient par-dessus les notes suspendues, retenues du piano. Des notes qui tombent doucement, comme la neige. Nous y revoici.

Les morceaux s'écoulent doucement, parfois sur + de huit minutes, longues plages éthérées, les cordes et les cuivres soutenant en filigrane la voix haut perchée de Jónsi et gagnant leur ampleur par palier. Avec un peu de chance, ces morceaux qui montent en intensité souligneront vos lectures dans les moments de suspense : un must.

 

Et puis il faut tricher. Jo Nesbø le fait souvent pour mieux nous surprendre, alors pourquoi pas nous, lecteurs. Donc j'ai fait en sorte de lire les dernières pages et leur ultime révélation sous l'emprise continue de Àra bátur. Les trois dernières minutes de cette chanson, sa mélodie magnifique, les choeurs, l'explosion de l'orchestre... foutu requiem...

 

Il est possible que dans mon imaginaire, l'islandais et le norvégien s'apparentent, et que le choix de Sigur Rós soit initialement dû à la langue. Quoi qu'il en soit, la mélancolie des deux univers s'est entremêlée. Plus jamais je n'écouterai ce disque sans avoir envie de donner une tape virile à Harry, sur la balustrade du Fløien Folkerestaurant au-dessus de Bergen.

  floien folkerestaurant

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=I_tIss1OhGM

 

P.S. : lisez les enquêtes de Harry Hole dans l'ordre ! Celle-ci est la sixième.

 

 

 

 

 

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 19:29

 

petit-copain-L-1emilie simon

  

  

  

Note de concordance : 9/10

 

Après le triomphe de son premier roman "Le maître des illusions", Donna Tartt semble avoir déçu de nombreux fans qui trouvent pour la plupart un peu répétitif et longuet "Le petit copain" et les aventures de son héroïne Harriet. En ce qui me concerne je l'ai adoré et ne me suis pas ennuyé : un effet de l'immersion dans l'histoire grâce à la B.O.L. ? Possiiiiible...

 

Une légende dit que le chef d'oeuvre de Pink Floyd "Dark side of the moon" serait calqué sur le film "Le magicien d'Oz". Et bien "Végétal", de l'excellente et charmante et talentueuse et affolante et... offf... Emilie Simon, est si proche de l'univers du Petit copain que je me suis souvent demandé si, de même, il n'avait pas été composé spécialement pour sa lecture. Les petites filles solitaires un rien macabres qui peuplent son album font immanquablement penser à l'étrange Harriet. Cette dernière, à l'orée de l'adolescence, sorte de Christina Ricci romanesque, cherche à venger la mort de son frère jamais élucidée. Gothique, magnétique, clair-obscur,  mystérieux, « Le petit copain » joue sur les ambiances. Les descriptions de Donna Tartt laissent la part belle à la végétation du Mississippi. On la contemple, on la sent évoluer. L'eau a également un rôle important, ainsi que les serpents.

Autant de thèmes qui sont l'essence de « Végétal » (Alicia , In the lake , Swimming, Rose hybride de thé, etc). Les arrangements organiques d'Emilie Simon évoquent un monde en mouvement, peut-être en décomposition, peut-être en renaissance : on pense au statut d'adolescent entre enfance et monde adulte, on pense aussi à la famille bourgeoise, imaginée par Donna Tartt, dont les heures de gloires sont bien érodées contre les révolutions des années 70.

 

L’une et l’autre de ces artistes n’ont pas façonné des personnages manichéens, mais des caractères complexes, crédibles, intéressants, ambigus.

Lire ce roman en écoutant Annie est ce qu’il y a de + troublant. Une petite fille qui s’ennuie, qui sent la mort rôder et qui abandonne son petit ami. Qui semble choisir la solitude. On dirait notre petite Harriet, égarée dans cette comptine enfantine électro.

 

A mi-chemin entre Tom Sawyer et Tim Burton pour l’une, à mi-chemin entre Tim Burton et Björk pour l’autre, ces deux œuvres-mirroirs devaient se retrouver.

 

Dernière chose : j'ai failli offrir mon exemplaire à la chanteuse lors d'un concert pour voir si elle connaissait le livre. Mais je n'ai pas osé. Si quelqu'un la connaît, faites moi plaisir, demandez-lui !

 

 

Un petit lien vers la chanson d'ouverture :

http://www.youtube.com/watch?v=yYrzQenGQYk

 

 

 

 

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